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Génèse et symbolique de l'Art Roman
Génèse et symbolique de l'Art Roman
  • Le sens spirituel caché de nos églises romanes. Le pourquoi métaphysique de leurs édifications, de leurs plans, de leurs caractéristiques originales et de leurs orientations. La raison d'être des éléments architecturaux qui les constituent.
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20 octobre 2007

L'HARMONIE UNIVERSELLE

06

Avant d'être des figures géométriques destinées à « mesurer la terre », un cercle, un triangle, un carré ou un rectangle étaient, en Egypte ancienne, des formes spatiales symbolisant les différentes caractéristiques du monde spirituel et divin invisible et transcendant, ainsi que des forces multiples qui le structurent et l 'animent sans cesse, selon le processus des métamorphoses et les lois de l'harmonie universelle.
Pour un Egyptien, le monde spirituel et invisible était semblable à un cercle, au centre duquel rayonne indéfiniment, dans les 6 dimensions de l'espace, la grâce qui soutient l'univers. C'est de la forme invisible que naît la forme visible. C'est en elle et par elle que se crée, s 'ordonne et se régénère perpétuellement la vie.
RA, le disque solaire dont la vue est insoutenable, est vénéré parce qu 'il est la parfaite image du cercle sacré et dans la création, l 'unique représentation du monde invisible.
L 'univers visible était semblable à un carré qui symbolisait le monde créé par rapport à l 'incréé et au créateur, le lieu où se rencontrent le transcendant et l 'imanent.
Le carré représentait la Terre avec ses 4 éléments et le Ciel avec ses 4 points cardinaux.
La  Trinité,   un seul Dieu  en  trois personnes auxquelles étaient attribuées les opérations de puissance, (le Père), d'intelligence, (le logos), et d'amour, (esprit du Père), était semblable à un triangle équilatéral. Comme le cercle et le carré, il n 'a au 'une seule forme, mais ses trois côtés font de lui, le symbole parfait du Dieu Trine et Un. De lui découle la pyramide, l'image parfaite de la manifestation divine sur notre terre que les anciens égyptiens ont propagée dans le monde entier. Son angle est celui que forment dans l'espace les deux bras projetés en avant de MAÂT, la déesse de l'Harmonie Universelle. L'ordre cosmique de MAAT était fondé sur l'équilibre et l'harmonie entre le plan du perpétuel devenir, la création, et l'éternité fixe, le Créateur. Ses jugements étaient vérité, équitables toujours. Si l'équilibre peut s'atteindre par la loi des symétries qui s'expriment dans les figures de base que sont le cercle, le carré et le triangle équilatéral, l'harmonie résulte toujours des rapports qui existent entre les éléments inégaux dont sont formées toutes les autres figures que font naître les forces qui soutiennent également l'univers, qu'ils s'agissent des rectangles et autres quadrilatères irréguliers ou des polygones ayant trois ou de multiples côtés.
Les rapports qui déterminent le caractère sacré d'une figure géométrique sont purs et immuables à jamais. Ce sont ceux de la sublime proportion qu’utilisaient depuis la plus haute antiquité, tous les bâtisseurs égyptiens :
Ces rapports symbolisaient la perfection des relations établies entre le ciel et la terre, l'harmonie universelle que l'homme doit préserver en lui-même et avec le monde. Tous les temples étaient comme nos églises romanes, des lieux de rencontres de l'homme avec Dieu. Ils devaient donc être construits, non pas en fonction des mesures humaines, mais en fonction des rapports divins de l'harmonie universelle. La transcendance d'un être ou d'un lieu ne dépend pas de ses dimensions mais des rapports qui existent entre les différents éléments qui le composent et l'unifient à Dieu.
Toute la création est structurée selon les rapports divins de l'harmonie universelle et c'est de cette harmonie que naissent les différentes énergies qui créent et maintiennent la vie.
La finalité de toute création artistique fut à l'origine, non pas de représenter des objets, des sujets ou des événements fussent ils admirables, mais d'agir sur eux et de recréer, si cela s'avérait nécessaire, à partir de leur représentation, l'harmonie dont l'homme, au même titre que l'air ou l'eau, avait perpétuellement besoin pour vivre. Toute œuvre d'art devait avoir le même pouvoir de ré gênerescence que la mer, les forêts ou les espaces stellaires. Tout homme devait pouvoir retrouver dans le temple, l'équilibre, la force, la joie et la plénitude de vie promises par les dieux.
L'harmonie universelle était, pour les égyptiens, tellement évidente et manifeste, qu 'ils n 'ont jamais jugé bon de la démontrer par des nombres fussent ils transcendants, comme le feront plus tard les grecs. Pour eux, la représentation de l'espace ne s'est jamais limitée à ce que les mathématiciens jugent intellectuellement démontrable et possible. Dans les temples d'Héliopolis et d'Hermopolis, on enseignait non par la parole et les techniques acousmatiques chères à Pythagore, mais par la représentation d'images allégoriques accompagnées de textes hiéroglyphiques peints ou gravés sur les murs ou transcrits dans des traités qui dévoilaient les règles et les lois, ainsi que le module à utiliser pour connaître la nature des mondes, le secret des formes et de leurs utilisations.
Ce module était dit universel parce qu'on pouvait l'utiliser pour réaliser des plans d'édifices, très différents de styles et de dimensions, tout en préservant le caractère sacré que nécessitaient les cérémonies qui devaient s'y dérouler.
Etabli selon les critères de la Balance de MAAT, ce module permit aux égyptiens d'édifier, sans avoir recours à de savants calculs, tous les sanctuaires pharaoniques que nous connaissons et qui firent d'eux, les plus grands bâtisseurs de l'antiquité.
Le gigantisme de ces temples ne résulte pas de la volonté de leurs auteurs de faire grand, mais de la stricte observance des lois harmoniques. De même, si on ne trouve pas à cette époque, en Egypte, d'édifices circulaires, c’est parce que le cercle représentant le monde incréé, c’eut été un sacrilège de le rendre visible, même à l'intérieur d'une enceinte sacrée. Avant l'ère chrétienne, c'est-à-dire avant l'incarnation de Dieu sur terre, tous les sanctuaires construits dans les régions du Nil, avaient des plans carrés ou rectangulaires, respectant évidemment toujours le module divin, quelles que soient leurs dimensions.
Ce n’est que vers les années 320 qu’apparaîtront, dans les premières églises coptes, des chœurs de forme semi-circulaire, ceux-ci symbolisant le lieu sacré de la rencontre dans le mystère de l'Eucharistie, des mondes visible et invisible.
C'est ce qui fit que les églises furent alors construites sur des plans ayant la forme de la croix ansée égyptienne, l'ANKH, la croix des vivants qui reliait l'homme dans le temps et l'espace, au monde invisible.
On prétendit longtemps que les grecs et les arabes étaient les inventeurs de l'arithmétique, de la géométrie, de l'algèbre et de la plupart des sciences, alors qu 'elles étaient déjà enseignées en Egypte 2800 ans avant notre ère.
Platon dans « Le Timée » fait dire par un prêtre Egyptien à Solon :
«Notre pays tient toutes ses traditions de l'antiquité la plus haute. Tout ce qui est accompli ici, chez vous ou en tout autre lieu, tout ce qui s'est produit de beau, de grand, de remarquable sur terre, tout cela est écrit ici, de longue date, dans nos temples et sauvé de l'oubli. Nos lois, notre façon de vivre et nos connaissances sont vieilles de plus de 8000 ans.

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