Il est écrit au début du Livre de la Génèse que Dieu a créer le monde à partir du "Tohu-bohu" - l'univers instable et anarchique des ténèbres de la confusion de la destruction et de la mort. Et que c'est de chaos qu'il façonna - en lui insufflant sa propre vie - le monde éternellement nouveau de la lumière - un monde d'harmonie et d'équilibre - de bonheur et de paix - Un paradis - Ce jardin de délices où Dieu plaça le premier homme après l'avoir façonné dans la glaise c'est dire, de la Terre provenant du chaos initial.

Selon la tradition, un arbre de vie planté au centre du paradis, relie comme l'échelle de Jacob, la terre au ciel. C'est la voie de communication par où les anges montent et descendent et c’est sur le tronc de cet arbre, nous révèle St-Benoît, au Chapitre VII de sa règle, que la vocation divine a inséré divers degrés de progrès spirituels qu’ 'il nous faut gravir.

Cet arbre de vie rassemble en lui toute la diversité de l'humaine nature et les sept plans de la conscience manifesté, les sept étapes de l'accomplissement, les sept illuminations par lesquelles se dévoile en un lieu sacré, la lumière suprême.

Les maîtres d'œuvre du Moyen-Age avaient la réputation, à l'instar de Saint-Georges, de maîtriser les dragons, toutes les puissances telluriques ou cosmiques qui peuvent influer sur le comportement des êtres vivants.

Aujourd'hui, les spécialistes de la biologie moléculaires nous disent que l'être humain est constamment agressé par son environnement et en perpétuelle recherche d'équilibre et d'adaptation, et que face à ces influences cosmiques et telluriques, chacun réagit selon ses capacités propres qui dépendent en fait de son niveau de conscientisation. Plus le champ de conscientisation est grand, plus les fréquences de vibrations sont élevées, et ce qui est le plus extraordinaire, c’est qu’on peut, en plaçant pendant suffisamment de temps, un être humain dans un milieu de haute fréquence vibratoire, augmenter ses possibilités de conscientisation, et le faire passer par exemple, du plan mental au plan supra-mental.

C'est ce que devaient savoir les bâtisseurs du temps jadis car si l'on mesure le niveau vibratoire des différentes parties des églises romanes, par exemple, on s'aperçoit que tout d'abord, le point le plus élevé se situe sur la pierre d'autel, au centre du chœur et qu’ 'à partir de ce point, on trouve alors une série de zones énergétiques dont les fréquences vibratoires vont en diminuant à mesure qu’on s'éloigne de l'autel. Et c’est en utilisant en sens inverse les propriétés énergétiques de ces différentes zones, c’est-à-dire, en faisant passer les pratiquants sur un chemin de vie aux fréquences vibratoires de plus en plus élevées, que les bâtisseurs les aidaient à accéder aux plus hauts niveaux de conscientisation.

Si le plus haut niveau vibratoire de l'église se situe à l'emplacement de l'autel, c'est qu'à cet endroit se trouve habituellement d'anciens puits druidiques dont la profondeur déterminera la hauteur du clocher et qui jouent ici, le rôle d'un puissant amplificateur des énergies, d'autant plus que c’est également à cet endroit que se concentrent toutes les énergies véhiculées par le courant aquifère qui coule toujours sous les nefs, dans toute leur longueur.

Au Moyen-Age, la présence d'un tel puits était déterminante pour le choix des emplacements sur lesquels on pouvait construire une église, ce qui explique pourquoi elles sont pratiquement toutes construites sur d'anciens lieux sacrés druidiques.

Les Maîtres d'œuvre étaient aussi les maîtres de l'envoûtement. L'Art Gothique, qui définit aujourd'hui l'Art des cathédrales, était pratiqué par les bâtisseurs bien avant elles. Le Gothique n 'a rien à voir avec les Goths. Ce mot vient du Grec « GOES » qui est la racine de Goéthie et qui signifie « magie », « envoûtement ». La Goétique, au Moyen-Age, c'est l'art de mettre sous les voûtes, l'art de passer en architecture du droit au courbe, de créer des lieux où toutes les transmutations sont possibles.

Les maîtres d'œuvre connaissaient parfaitement les particularités et les possibilités quasi-magiques de la voûte.

Le sanctuaire a pour but l'élévation de l'homme. Dans les abbatiales romanes, toutes les vibrations énergétiques qui montent en spirales du bas vers le haut, obligent l'homme à se tenir debout et lorsqu'elles frappent de plein fouet une voûte, elles sont réfléchies vers le sol pour retomber sur les fidèles qui baignent ainsi inconsciemment dans un milieux extrêmement riche en possibilités régénératrices.

Mais pour pouvoir maîtriser tous ces éléments et toutes ces forces essentielles pour l'animation énergétique d'un lieu saint, le maître d'œuvre devait parfaitement connaître les particularités de la pierre. Il a toujours existé un rapport très étroit entre la pierre et l'homme. Sans la pierre, la vie de l'homme préhistorique aurait été pratiquement impossible. Elle est son abri, sa géographie, son langage et sa mémoire.

Pierres lourdement plates ou pierres levées, pierres de culte ou d'orientation, pierres de guérison, de fécondité et d'accouchement, pierres d'autel et de sacrifice, symbole de la vie qui naît de la terre mère ou signe qui perpétue une présence après la mort, la pierre établissait déjà les premières relations entre les hommes, le ciel et la terre, entre le monde visible et les mondes invisibles.

Dans la bible, le mot pierre évoque la pérennité. Pour l'édification du premier mémorial, Yahvé donne à Josué l'ordre de dresser autour de l'arche d'alliance, des pierres arrachées au lit du Jourdain. Et quand Salomon voulut construire la maison de Dieu, il commença par embaucher une armée de carriers car c 'est en pierre qu 'elle devait être bâtie. Le Christ pour les Chrétiens est la pierre fondamentale, la pierre angulaire et la pierre de l'achèvement parce qu 'il accomplit la loi et les prophètes.

Au Moyen-Age, la pierre était aussi l'élixir de vie qui régénère les plantes et le symbole de la régénération de l'âme par la grâce divine.

Parmi les qualités que possède la pierre, il en est un de très remarquable que connaissaient les anciens qui l'utilisaient comme un accumulateur de chaleur et d'énergie. Elle se charge aussi des influences telluriques et cosmiques et elle est capable, lorsqu'elle se trouve placée sous tension ou taillée selon certaines règles, de vibrer comme une corde de piano. C'est donc là aussi un merveilleux accumulateur et amplificateur de vibrations et c'est évidemment le matériau idéal pour construire une église.

Mais très tôt, les bâtisseurs lui ont également attribué des capacités de mémorisation. Elle peut se charger d'événements et de faits particulièrement marquant dont elle a été le témoin et en perpétuer le souvenir, par exemple, dans le livre des rois, le pacte que Josué conclut avec Yahvé pour le peuple : « Ce jour là, à Sichem, Josué fixa un statut et une alliance pour le peuple et transcrivit ces paroles dans le livre de la loi de Dieu. Il prit ensuite une grosse pierre et la dressa dans le sanctuaire. Josué dit alors à tout le peuple : « Voyez ! Cette pierre sera un témoin contre nous parce qu 'elle a entendu toutes les paroles que Yahvé nous a adressées : elle sera un témoin pour nous empêcher de renier notre Dieu ».

Dans les sanctuaires chrétiens, ces pierres dressées devinrent les colonnes du temple sur les chapiteaux desquelles furent sculptées sous forme de messages évangéliques et de scènes allégoriques, toutes les informations concernant les possibilités rédemptrices du lieu et les différentes étapes de conversion.

Nos églises romanes comme les cloîtres et toutes les salles des monastères de cette époque là, ne sont que l'épanouissement de l'art des anciens bâtisseurs de temples qui utilisaient déjà la pierre pour transmettre les arcanes de leur prodigieux savoir aux générations futures.

LES MAITRES DES DRAGONS

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